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Être sel et lumière

Être sel et lumière

« Conserver la saveur d’un vrai disciple pour éclairer le monde et faire croître l’église »

Introduction

Il y a quelque temps, un ami était passé à la maison en fin de matinée. A midi, comme nous discutions encore, je lui ai proposé de manger avec moi. Mais ma femme n’était pas là, et moi, je ne sais pas du tout cuisinier… Alors j’ai improvisé un repas à base des restes de la veille et de steaks hachés décongelés, ce qui est le summum de ce que je sais faire !

Mais ce n’était vraiment pas salé : mon ami me demande du sel. Il sale… goûte… re-sale… re-goûte… re-re-sale, re-re-goûte.

En réalité, je m’étais trompé, je ne lui avais pas passé le sel, mais le bicarbonate de soude ! C’est très bon pour la digestion, mais ça ne sale qu’à peine.

Mon ami voulait saler, parce qu’un plat sans sel, c’est fade… Et ce matin, en continuant ces textes sur le “Sermon sur la montagne”, nous arrivons à ce passage où Jésus veut nous interpeller :

Matthieu 5.13 : Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes.
Et la question qui se pose, en lisant ce texte : est-ce que parfois nous sommes davantage “bicarbonate de soude” ? Le bicarbonate, ça sale un peu, mais à peine. Est-ce cela que nous sommes quand nous parlons aux gens qui ne connaissent pas notre foi, fades… mais “digestes”, ça ne choque personne, mais ça n’interpelle personne.

Sel de la terre

Je voudrais commencer par souligner une chose : Jésus ne nous demande pas d’être le sel de la terre, il ne nous commande pas de l’être : il le déclare simplement, comme un fait.

Cela veut dire qu’il n’y a pas d’autres personnes qui peuvent amener la saveur que nous devons amener à la terre. Nous sommes le sel de la terre, et notre saveur devrait impacter le monde…

Cela semble un peu prétentieux, mais qu’est-ce que cette saveur dont Jésus parle ?

Si nous posions la question à quelqu’un qui ne connaît ni Jésus, ni la Bible, en lui demandant : “Qu’est-ce que la saveur que peut avoir une personne”, il répondrait quelque chose comme : “C’est son originalité, ou son humour, ou ses talents particuliers, le fait qu’il soit branché, qu’il ait de la conversation, le fait qu’on ne s’ennuie pas avec lui, je prends du plaisir à passer du temps avec lui…”

Et si c’était cela, nous pourrions sembler prétentieux de penser que nous sommes la saveur du monde ! Bien entendu, ce n’est pas cela, la saveur dont parle Jésus.

“Sel”, en grec, c’est “halas”, ce qui signifie bien sûr “le sel”, mais également “sagesse et grâce, exprimées dans des paroles”. Être sel de la terre, c’est exprimer la sagesse et la grâce de Dieu. Et pour le mot “saveur” : en grec, il n’y a pas un mot utilisé ici pour “saveur”, et un mot pour dire “perdre”.

Mais le grec biblique possède un mot dont le sens est à lui tout seul, “perdre la saveur”. Ce mot, c’est “moraino”. Ce terme peut également prendre d’autres significations, comme “devenir fou”, ou encore “être convaincu de folie”.

Ce qui veut dire que cette phrase de Jésus qui dit : “Vous êtes le sel de la terre, mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-on ?” pourrait également être traduite ainsi :

“Vous êtes la sagesse et la grâce de Dieu pour le monde. Mais si vous devenez fou, ou si vous êtes convaincu de folie, comment allez-vous pouvoir être la sagesse pour le monde ?”

Personne ne se sent fou, bien sûr ! Mais qu’est-ce qu’être fou, selon la Bible ?

Romains 1.22 : Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous (…) Dieu les a livrés à l’impureté, selon les convoitises de leurs coeurs (…) ils qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, ils ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur (…) ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu (…) ils sont remplis de toute espèce d’injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice ; pleins d’envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de malignité ; rapporteurs, médisants, impies, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, dépourvus d’intelligence, de loyauté, d’affection naturelle, de miséricorde. (…) Et non seulement ils font ces choses, mais encore ils approuvent ceux qui les font.

La folie, c’est que les hommes ont préféré jouir de la création, plutôt que de se tourner vers le Créateur. Ils ont voulu avoir toutes sortes de plaisirs, plutôt que de chercher à connaître Dieu.

Je voudrais déjà nous interpeller :

  • Qu’est-ce que nous désirons le plus pour nos vies ? Est-ce que ce sont les choses du royaume de Dieu, ou bien ce sont nos propres désirs, nos propres intérêts, des choses que nous convoitons ?
  • Est-ce que pour nous, jouir de la création, avoir un confort de vie, une vie agréable, passe avant de se tourner vers le Créateur et de chercher à le connaître ?

Parce que ces choses, c’est ce que Dieu appelle folie, et cette folie, c’est la sagesse du monde.

Ce que Jésus nous dit, c’est : “Si vous qui croyez, vous agissez en réalité avec la sagesse du monde, vous perdez votre saveur, c’est comme si la folie de ce monde s’emparait de vous.”

La Bible nous met en garde, et nous avertit, dans 2 Timothée 3.1-4 : …dans les derniers temps, l’iniquité sera accrue [ c’est-à-dire que le mal se répandra ], les hommes seront égoïstes, [ ils penseront d’abord à leur intérêt propre plutôt qu’à celui des autres, mais bien sûr, ce n’est pas notre cas ;-) ], amis de l’argent [ cherchant à gagner toujours plus pour acquérir des biens pour eux-mêmes plutôt que de se préoccuper du Royaume de Dieu, ce n’est pas nous ;-) ], ils seront fanfarons, [ par exemple aimant poster sur les réseaux sociaux les photos de leur meilleur profil et tout ce qui les met en valeur au regard des autres ], ils seront hautains, [ se considérant aux dessus des autres au lieu de considérer les autres comme supérieurs à eux-mêmes par humilité ], rebelles à leurs parents [ et à toute autorité et ne se soumettant pas à l’autorité de la Parole de Dieu ], aimant le plaisir plus que Dieu. L’amour du plus grand nombre se refroidira, au point que si le Seigneur n’abrégeait pas ces jours, même les élus ne seraient pas sauvés…”

Et justement, nous approchons de ce que la Bible appelle “les derniers temps”. C’est pourquoi il nous faut veiller, justement, à ne perdre notre saveur !

La saveur de Dieu

Parce que cette saveur, c’est incarner la sagesse de Dieu.

Si nous sommes chrétiens, si nous avons vécu l’expérience du baptême du Saint-Esprit, si Christ est véritablement en nous, alors nous incarnons cette sagesse de Dieu, naturellement. Et les personnes avec qui nous parlons devraient ressentir cela.

Exemple de Jésus sur le chemin d’Emmaüs : Après sa résurrection, il rejoint deux de ses disciples qui se rendent à Emmaüs, mais ils ne le reconnaissent pas. Jésus leur parle, et quand il leur parle, leur cœur est comme brûlant au-dedans d’eux. C’est cela que nous devrions être pour les personnes !

Luc 24.32 : Et ils se dirent l’un à l’autre : Notre cœur ne brûlait-il pas au-dedans de nous, lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les Ecritures ?

Or, Christ vit en nous ! Quand nous sommes avec des personnes qui ne le connaissent pas, si Christ est en nous, leur cœur également devrait être touché !

Exemple du témoignage des personnes qui partagent leur foi et ont leur cœur en feu

Mais ce n’est pas toujours le cas. Nous ne sommes souvent nous-mêmes pas assez en relation avec Jésus. Et comment incarner Jésus, si nous ne le connaissons peu, ou si ne le connaissons que théoriquement, ou ne passons que peu de temps avec lui ?

Témoignage personnel des 2 semaines de formation de cet été, où le ressenti de la présence de Dieu était intense.

Présence qui se dissipe quand nous “attristons le Saint-Esprit”. Qu’est-ce qu’attrister le Saint-Esprit ? Ce n’est pas simplement commettre un péché énorme, mais juste avoir une pensée inappropriée l’attriste, se laisser prendre par les soucis de la vie. Il nous faut être en permanence avec lui, veiller sur nos pensées ! Si nous le connaissons vraiment, nous pouvons avoir cette saveur qui vient de Lui.

Si nous sommes ce sel qui a cette saveur, c’est fantastique, car le monde a besoin de cela. Mais est-ce suffisant ? Il ne suffit pas d’avoir cette saveur, mais encore faut-il que les gens le sachent !

Lumière du monde

C’est pour cela que Jésus poursuit son discours en disant :

Matthieu 5.14 : Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée ; 15 et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. 16 Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.

C’est une bonne nouvelle, cela paraît fantastique : après qu’il nous ait dit que nous étions le sel de la terre, il nous dit que nous sommes la lumière du monde !

Et à l’inverse des stars du monde, qui brillent et cherchent à être mises en valeur, qui aiment être sous le feu des projecteurs, nous sommes “des stars” dont la lumière doit éclairer les autres, doit éclairer le monde : c’est notre but, c’est notre appel.

Qu’est-ce que cette lumière et d’où vient-elle ? Lisons dans Jean 1, qui parle de Jésus, qui est la Parole incarnée :

Jean 1.1 : Au commencement était la Parole (Jésus), (…) et la Parole était Dieu. (…) En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. (…) Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme.

Il est dit que Jésus est venu, et qu’il était la lumière qui éclaire tout homme. Pourquoi alors devons-nous être la lumière du monde, puisque Jésus éclaire déjà tout homme ? Continuons dans Jean 1 :

Jean 1.10 : La lumière était dans le monde, et le monde a été fait par elle, mais le monde ne l’a pas connue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçue. Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. La lumière est venue sur notre terre, mais le monde n’a pas voulu recevoir cette lumière.

Jésus n’est plus sur terre aujourd’hui, mais nous avons reçu sa lumière, ce qui fait de nous, dit Jean 1, des enfants de Dieu. Et si nous avons reçu sa lumière, nous recevons son Esprit, Jésus vit en nous par son Esprit. C’est pourquoi aujourd’hui cette lumière habite en nous, et nous devenons nous-mêmes lumière de Dieu pour les hommes.

Cette lumière, en grec “phos”, veut dire “lumière, vérité (morale et spirituelle) et connaissance, pureté spirituelle, puissance de compréhension”. Quand cette lumière est là, alors la vérité saute aux yeux, le péché est dévoilé, la compréhension de ce qui est juste devient évident.

C’est évident, la lumière éclaire…

Illustration : lors d’une promenade en extérieur, surpris par la nuit qui est tombée. Nous marchons dans le noir, mais si une personne sort une lampe torche et éclaire, tout le monde la suit, pour ne pas tomber dans un trou, ne pas s’égarer, etc. C’est exactement ce que nous devrions être pour le monde…

Être une lumière pour les autres

De même que je disais que c’est un fait d’être sel, c’est la même chose pour la lumière. Jésus déclare que nous sommes la lumière du monde. Pas qu’il faut que nous le devenions, pas que nous sommes l’une des lumières du monde, mais nous sommes la seule lumière du monde. Et si notre lumière n’est pas visible (cf. illustration ci-dessus), tout le monde marche dans le noir, personne n’éclaire : les gens vont tomber, se blesser, se perdre… Cela peut se traduire par des situations compliquées : par exemple, deux personnes mariés, mais leur mariage devient compliqué, et l’un rencontre une autre personne et leur famille explose… Qui les a éclairées ? Ou encore, quelqu’un est en souffrance, il déprime, il en arrive à des pensées suicidaires… Qui lui montre qu’il y a un autre chemin ? Ou pour les jeunes qui commencent leur vie, ils ont l’image que le monde leur donne de la réussite, l’argent, la beauté, une carrière à succès… Mais est-ce que nous sommes pour eux la lumière qui leur parle du vrai sens de la vie ?

Les gens ont besoin de la sagesse du Seigneur, de ses conseils, de son éclairage. Mais si nous ne le faisons pas, le monde va voir les voyants, cherche son propre intérêt, par la fraude, la violence, et même la guerre… Et c’est le cas, nous entendons des bruits de guerre.

Exemple du conseiller chrétien à la Maison Blanche

Nous ne faisons pas les choix à la place des gens, mais nous devons être une lumière qui leur montre la vérité et le vrai chemin.

Nous sommes cette lumière, et c’est Christ qui l’a allumé, en envoyant son Esprit pour qu’il vive en nous. Le problème, c’est que notre lumière est souvent cachée. Jésus nous en fait le reproche, en disant qu’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau.

Le boisseau, c’était un récipient destiné à mesurer des choses, comme une quantité de grain. Cela ressemblait à un seau ou à un vase. Et ce que Jésus dit, c’est que c’est inutile d’allumer une lampe, si nous mettons le boisseau par-dessus…

Sommes-nous visibles pour notre entourage ?

Si tu es visible, mais sans saveur…

Exemple de la publicité contre-productive

Si tout le monde sait que nous sommes chrétiens, mais que nous n’avons pas de saveur, alors au lieu de promouvoir le Royaume, nous sommes une véritable contre-publicité…

Si tu as cette saveur, mais n’est pas visible…

A l’inverse, si tu as cette saveur, mais que tu n’es pas en vue, alors à quoi sert ta saveur ?

Exemple de vivre une foi coupée du monde

Être des disciples

Le Seigneur dit : “Vous êtes mes disciples si vous portez du fruit” (Jean 15).

Jean 15 : Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous… vous serez mes disciples, si vous portez du fruit.
  • Demeurez en moi : pour avoir la saveur
  • Mais il ajoute : vous êtes des disciples si vous portez du fruit, si vous êtes visibles…

Être disciples, c’est avoir la saveur de la sagesse de Dieu pour le monde, et être visible pour porter du fruit.

Rêve pour notre église

J’ai un rêve pour notre église, et je crois que c’est aussi le rêve de Dieu. C’est que nous soyons ensemble, tous ensemble, ce sel de la terre, cette lumière du monde. D’ailleurs, quand Jésus parlait de cela, il s’adressait à l’ensemble de ses disciples, et ensemble, ils étaient sel et lumière pour le monde.

Vision lors de l’implantation de notre église : que le nombre de ses membres représente 1% des habitants de l’agglomération. Imaginons-nous l’impact qu’elle aurait sur la ville ?

Discussion lors de la dernière conférence RNC avec un pasteur d’une église en forte croissance, sur le rôle de notre église et sa croissance.

Ainsi notre église pourrait entrer pleinement dans son appel apostolique, pour rayonner, implanter…

  • C’est possible… si nous le voulons tous.
  • C’est possible… si nous prenons soin les uns des autres. “A l’amour que vous avez les uns pour les autres, le monde saura que vous êtes chrétien”, dit la Bible.
  • C’est possible… si quand l’un d’entre nous tombe, a une faiblesse, nous sommes là pour le relever, alors que trop souvent, il n’y a personne, et celui qui est tombé quitte l’église.
  • C’est possible… si nous nous pardonnons les uns les autres ; nous nous blessons parfois, les dirigeants peuvent faire des erreurs, mais si nous ne pardonnons pas, alors une fois encore l’église de Jésus régresse, mais nous pardonnons, nous avançons, et l’église grandit.

Cela prend non pas des hommes et des femmes ordinaires, mais des chrétiens, disciples, des personnes ordinaires habitées par un Dieu extraordinaire, et qui deviennent des personnes extraordinaires.

Des chrétiens sans compromis, qui ont la sagesse de Dieu, et s’éloignent de la folie du monde.

Des chrétiens engagés, qui ne se soucient pas principalement de leurs affaires.

Aggée : Est-ce le temps pour vous d’habiter dans des demeures lambrissées ?

Le Seigneur nous demande s’il est raisonnable que nous nous occupions autant de nos affaires, nos maisons, alors que sa maison est dévastée ou en mauvais état, alors que là où nous sommes son royaume ne semble pas progresser.

Si nous portons ainsi du fruit, il y a un poids de gloire qui va venir, nos vies à chacun vont être chamboulées… mais si nous ne faisons rien, nous allons juste perdre cela.

Appel et prière

La semaine dernière, à la fin de notre célébration, il y a quelqu’un qui est venu partager une parole, en quelques mots, avec beaucoup d’émotion, et de la part du Seigneur : “Où êtes vous ?”

Où sommes-nous ? Sommes-nous avec lui ? Sommes-nous avec le monde ? Sommes-nous indécis ?

Relisons cette supplication de Paul :

2 Corinthiens 5.20 : Nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; nous vous en supplions au nom de Christ : Soyez réconciliés avec Dieu !

Il y a une supplication de notre Dieu qui dit : “Soyez avec moi maintenant, ne soyez plus partagés”. Les temps avancent. , ce n’est plus le temps d’être hésitant.

Matthieu 24.6 : Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres : gardez-vous d’être troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin.

Mais c’est le temps de se préparer, et d’être sans compromis pour lui.

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